France Nature Environnement 82 appelle à un plan Marshall sur l’eau

Communiqué de presse / 06 mars 2023

Ce lundi 06 mars 2023 à l’Hôtel du Département du Tarn-et-Garonne, les principales associations de défense de l’environnement et des consommateurs, l‘ensemble des représentants du monde agricole, des chasseurs et des pêcheurs se sont réunis pour procéder au lancement du COmité de PILotage de la charte définissant une stratégie départementale de sécurisation de l’accès à l’eau par la création de retenues individuelles. Un COPIL coordonné par le nouveau syndicat Tarn-et-Garonne Aménagement (ex. Tarn-et-Garonne Numérique).

France Nature Environnement 82 (FNE82) renouvelle son engagement au sein des signataires de la charte départementale “retenues individuelles”. Une décision qui appelle à la fin des discours uniquement portés sur des positions Pro ou Anti-stockage. Les enjeux pour la préservation et la gestion de la ressource en eau demandent à ce que les acteurs arrivent à travailler ensemble sur ce sujet hors des clivages ou dogmes habituels.

Toutefois, cela n’enlève rien à notre exigence. Il n’est évidemment pas question de construire demain des retenues partout et n’importe comment. Un travail sur un cahier des charges précis doit être mis en place avec une application et une réflexion par bassin versant et une prise en compte des 6000 plans d’eau déjà existants. Au sein de ce COPIL, nous porterons une attention particulière aux projets qui défendent une agroécologie pour des sols vivants, important levier permettant de réduire les besoins d’irrigation et permettant de stocker du carbone dans le sol et donc d’atténuer les effets du dérèglement climatique. FNE82 souhaite garder un dialogue ouvert avec tous les acteurs. Cependant, nous regrettons les agissements de certains agriculteurs le 17 février à Toulouse devant les locaux de FNE Midi-Pyrénées. De nombreux départements regardent le travail que nous sommes en train de mettre en place et cette initiative est inédite. Soyons à la hauteur des enjeux.

Cette charte départementale n’est cependant pas suffisante à nos yeux car elle se limite à la seule question de l’usage de l’eau par et pour le monde agricole. France Nature Environnement 82 appelle donc la mise en place d’Etat généraux départemental de l’Eau, pour permettre une réflexion globale sur les modalités de gestion et de préservation de la ressource en eau. A l’image du projet de territoire Garon’Amont nous souhaitons un  rassemblement de tous les usagers  (élus, administrations, associations, syndicats, entreprises et particuliers) sur un Plan Marshall sur l’eau, un écosystème d’actions applicables sur notre territoire pour le court et long terme. Etat Généraux  et Plan Marshal deux termes avec toute leur force historique qui correspondent à la gravité de la situation actuelle et de son urgence.

Gaëtan DELTOUR – Président de France Nature Environnement 82“A l’image des efforts de sobriété énergétique réalisés par tous cet hiver, nous devons parvenir à initier une démarche globale sur la question de l’eau. L’eau concerne tout le monde, c’est donc à toutes les échelles que nous devons agir. Travailler à une sobriété de tous les usagers, réfléchir sur nos modèles de production agricole et adapter les semences aux nouvelles contraintes climatiques, oeuvrer à l’amélioration des réseaux d’eau (20 à 25% de l’eau injectée dans le réseau est perdu), restaurer nos zones humides des points d’infiltration essentiels, stopper l’artificialisation des sols, améliorer les plans d’eau agricoles existantes et associer systématiquement des récupérateurs d’eau aux nouvelles constructions. La réponse à apporter ne peut pas être simple face à une problématique aussi complexe que la gestion et la préservation de l’eau. La réponse doit être globale. J’appelle donc tout un chacun à quitter les positions dogmatiques et mettre de côté la solution miracle que pour mieux préserver notre eau il faudrait uniquement et simplement mettre en place des retenues d’eau pour les agriculteurs. Le sujet de l’eau ne doit pas reposer uniquement sur les épaules des agriculteurs. Cela nous concerne tous.”