Victoire pour les associations environnementales : suspension de l’autorisation de déterrage des blaireaux dans le Tarn-et-Garonne

VICTOIRE POUR LES BLAIREAUX DANS LE TARN-ET-GARONNE


Saisi par notre recours commun (ASPAS – Association pour la protection des animaux sauvages / AVES France / France Nature Environnement 82 / One voice) le Tribunal administratif de Toulouse suspend en urgence la période complémentaire de vénerie sous terre dans le département du Tarn-et-Garonne.


Le juge des référés a considéré que l’urgence justifiait la suspension de cet arrêté. L’autorisation de déterrage des blaireaux pendant une période complémentaire de trois mois et demi, débutait à partir du 15 mai 2023, a été remise en question.


Pendant l’audience, la préfecture a invoqué des incidents sur le réseau ferré et des collisions sur les routes nationales impliquant les blaireaux pour justifier cet arrêté. Des éléments insuffisants pour le tribunal administratif. De plus, l’état de la population des blaireaux en Tarn-et-Garonne n’était pas clairement défini, ce qui a renforcé les doutes sur la légalité de l’autorisation.


Le blaireau n’est plus considéré comme nuisible et peut être chassé pendant la période d’ouverture de la chasse conformément à l’article L. 424-10 du code de l’environnement. Cependant, le juge des référés a suspendu l’exécution de l’autorisation complémentaire accordée en Tarn-et-Garonne, qui incluait également des juvéniles nécessaires au renouvellement de l’espèce, en raison des doutes sérieux quant à sa légalité.
Cette suspension est d’autant plus symbolique que cette décision de justice est prise à quatre jours du 15 mai qui correspondait au début de la saison de vénerie sous terre.


C’est également la date choisie par l’ASPAS pour être la Journée Mondiale des Blaireaux pour mieux faire connaître les blaireaux et alerter sur la cruauté du déterrage, une pratique de chasse toujours légale en France. Cette initiative est soutenue par de nombreux partenaires associatifs, dont France Nature Environnement 82.


Après le succès de la première édition en 2022, ces animaux seront de nouveau à l’honneur le 15 mai 2023 et les jours précédents, avec des animations organisées partout à travers le pays dont beaucoup à destination du jeune public. Avec sa bouille rayée de noir et blanc, le blaireau européen (Meles meles) est un peu notre panda à nous. Mais que sait-on vraiment de lui ? Quelle place occupe-t-il dans la nature ?
Quelles menaces pèsent sur lui ?
Pour répondre à ces questions, nos associations espèrent interpeller un maximum de personnes, à l’occasion de la deuxième Journée Mondiale des Blaireaux.
Cette année, comme le 15 mai tombe un lundi, jour d’école, nos associations proposent de mettre un accent particulier sur la sensibilisation du jeune public. Plusieurs outils pédagogiques sont à disposition des enseignants qui le souhaitent, comme le kit “J’aime les blaireaux” (ASPAS), la BD de la série Toupoil “La Nuit des Blaireaux“, etc.
Toutes les animations dans leur diversité ont pour objectif de sensibiliser un maximum de personnes aux mœurs des blaireaux, aux dangers qui les guettent, et aux solutions à privilégier pour cohabiter au mieux avec cette espèce sensible et discrète.


La face sombre du 15 mai
Ce n’est pas une date choisie au hasard : ce jour-là, chaque année, les chasseurs adeptes de vénerie sous terre peuvent légalement massacrer des familles entières de blaireaux, adultes et blaireautins, directement au terrier, dans les départements qui autorisent encore ce loisir d’un autre temps en plein printemps. Pour cela, comme l’enquête en infiltration de One Voice a permis de le révéler, ils utilisent des pelles, des pioches, des pinces géantes ainsi que des petits chiens introduits dans les galeries souterraines pour mordre et acculer les animaux, avant de les tuer au fusil ou à l’arme blanche… quand ils ne sont pas déjà morts sous terre, déchiquetés vivants par les chiens.
Interdite dans une majorité de pays voisins, cette chasse violente et source d’atroces souffrances pour les animaux est toujours autorisée en France. Malgré les victoires qui s’accumulent contre la vénerie sous terre devant les tribunaux, et alors que 8 Français sur 10 souhaitent son abolition (sondage IPSOS de 2018), l’État reste totalement sourd à l’attente grandissante des citoyens ; en témoigne l’atterrant rapport du Sénat publié fin mars suite au succès de la pétition citoyenne #StopDeterrage qui a atteint plus de 100.000 signatures en moins de 6 mois.